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Et le nom de notre collection numérique sera… « Numériques »

Les forges préparent une collection de titres originaux qui n’auront d’édition que numérique. A cet effet, nous avions consulté nos lecteurs pour choisir un nom pour cette collection – et notre équipe a rendu son propre verdict.

Le 20 avril, les Editions Aux forges de Vulcain lançaient une consultation auprès de leurs fidèles lecteurs, afin de recueillir leur avis sur le nom de la future collection de livres numériques que les forges préparent.

  • Les résultats du vote sont ici.
  • Les résultats du vote sont commentés et détaillés ici.

Le vainqueur du vote du public : « Erreur 404 ».

Le peuple avait parlé. Il restait au directeur de la collection numérique à ruminer ces résultats et à décider : comme tout artisan, et Vulcain est le patron des artisans, le directeur de la collection conservait la maîtrise de son ouvrage.

« Erreur 404 » était une option séduisante : un appel à sortir des autoroutes pour couper par les champs.

Mais, en même temps, ce titre présentait plusieurs difficultés. Tout d’abord, il ne ressemblait pas aux titres des autres collections (Arts, Essais, Littératures, Sciences). Or, les forges sont très attachées à la simplicité de leurs noms de collections. Ensuite, ce titre avait une connotation négative, ce qui n’est jamais une excellente idée pour un objet qui est proposé à la commercialisation (si le profit n’est pas une des fins de l’édition, cela reste un moyen pour continuer à exister…). Enfin, ce nom d’ »Erreur 404″ est une référence aux usages de la navigation en ligne. Ce qui serait fort intéressant pour une collection dont le contenu aurait pour sujet la culture numérique. Mais ce n’est pas le cas de la collection que nous préparons.

Pas assez simple, trop négatif, et trop marqué par la culture numérique – ce titre ne satisfaisait pas notre directeur de collection, qui a suggéré que l’équipe des forges, tout en tenant compte des avis et commentaires de leurs lecteurs, discute d’une autre option.

Le vainqueur du vote du jury des forges : « numériques »

Après discussion, le nom de « numériques » s’est imposé : simple et élégant. Comme les autres collections des forges, l’idée est d’éviter les coquetteries inutiles.

En choisissant des noms transparents pour leurs collections, les forges ont pour souci que chaque lecteur, prenant un livre des forges de telle ou telle collection, prenne effectivement « un livres des forges ». En ce sens, la modestie de ces noms de collection permet au nom des forges de ne pas être éclipsé par un nom de collection trop extravaguant, comme, par exemple, « soucis et récits » (pour une collection littéraire), « cris et ruminements » (pour une collection d’essais) ou « visions et pulsions » (pour une collection de livres d’arts). Ces titres sont imaginaires. Mais ne les googlez pas : tout existe déjà selon google.

Ne pas diviser le lecteur

Ce souci d’assurer au lecteur de rester dans le monde des forges, même s’il change de collection au cours de ses lectures, est la manifestation d’une ambition, de casser cette mauvaise habitude éditoriale, de diviser les lecteurs, en lecteurs de romans, lecteurs d’essais, etc. Cette « segmentation des lectorats » est sans doute une bonne idée commerciale, mais c’est un désastre intellectuel, qui prive certains lecteurs de merveilleuses lectures : nombre de lecteurs, et les membres de l’équipe des forges sont aussi de « simples lecteurs », se laissent prendre à ne lire qu’un type de livre.

Or, comme il serait dommage que le lecteur de l’essai d’Oscar Wilde, L’âme humaine et le socialisme, s’interdise de lire Un rêve de John Ball de William Morris, sous prétexte que c’est un roman : les deux textes sont deux illustrations contemporaines l’une de l’autre, mais dans des genres différents, d’un même esprit libertaire. Comme il serait dommage que le lecteur de poésie qui a goûté les Larrons de François Esperet, se détourne de Y’a pas de prévenance de Jean-Charles Hue, qui explore le même univers, avec le même sens aigu de l’écoute – mais associé à un travail, non plus poétique, mais anthropologique et photographique.

Cette description de parcours de lecture, qui se concentrent sur un genre d’écrit au détriment d’autres, peut sembler caricatural – mais ils structure pourtant les rayons de nos librairies et de nos bibliothèques – et, à terme, nos pratiques de lecteurs. Les sites Internet d’éditeurs sont des moyens de résister à ces dérives : la maison d’édition, sa patte, son style, ses choix, son éthique, y apparaissent avec netteté.

Notre collection numérique se nommera donc « numériques », tout simplement. Bientôt, nous parlerons des futurs titres de cette collection…

A SUIVRE !