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Rentrée littéraire 2019

Pour cette rentrée littéraire 2019, les éditions Aux forges de Vulcain vous invitent à lire deux premiers romans, l’un francophone, l’autre traduit de l’anglais américain.

 

 

Les Forges ont cette année pour thème les « monstres ».

(Nous avions ouvert l’année avec les monstres politiques de Jean-Baptiste de Froment et son remarquable [et remarqué] premier roman, État de nature. Nous avons poursuivi avec un retour aux sources vers les origines du vampire, avec une nouvelle édition du Vampyre de John Polidori, traduit par Arnaud Guillemette. Ensuite, ce fut le succès de ce roman fou, épique, carnavalesque : Souviens-toi des monstres, de Jean-Luc d’Asciano)

Notre rentrée littéraire d’automne est une variation sur ce thème du monstre avec deux romans qui jouent avec un monstre particulier, le fantôme, sous un angle à la fois personnel et collectif.

Un fantôme, c’est ce qui revient, mais sans corps. C’est cet écho du passé, qui nous pousse dans une certaine direction, nous conditionne. Un écho qu’il est difficile de tuer car il est sans corps. Mais un écho qu’il faut faire taire ou, à défaut, qu’il faut bien connaître, si on veut vivre, aller vers un futur.

 

Deux premiers romans

 

Nous publions deux premiers romans. Un premier roman français, A crier dans les ruines d’Alexandra Koszelyk. Et un premier roman américain L’incivilité des fantômes de Rivers Solomon, traduit par Francis Guévremont.

Le fantôme, dans le roman d’Alexandra Koszelyk, c’est Tchernobyl et, au-delà de cette catastrophe, la malédiction qui semble peser sur l’Ukraine. Dans ce premier texte, on suit une adolescente, Léna, qui émigre vers la France après l’incendie de la centrale, et abandonne tout, y compris son amour de jeunesse. Vingt ans plus tard, elle fait le chemin dans le sens inverse. C’est un roman poétique, dont la simplicité n’est qu’apparente : je crois que sa force est de parvenir à condenser avec justesse et économie un nombre remarquable de questions, en liant le destin d’un continent aux destins des personnages. Pour celles et ceux qui suivent le travail des forges, la lecture de ce roman pourra vous évoquer la poésie de Gilles Marchand, la mélancolie de Charles Yu, ou le réalisme onirique de Michèle Astrud.

Le roman est finaliste du Prix Stanislas, et a été désigné « Jeune Talent 2019 » par les lectrices, lecteurs et libraires des librairies Cultura. Le roman a reçu aussi beaucoup d’avis élogieux et de coups de cœur : je vais tenter de les rassembler dans les meilleurs délais.

 

Se libérer des fantômes

 

Le roman d’Alexandra Koszelyk est tourné vers l’est. Celui de Rivers Solomon nous emmène, lui, vers l’ouest et l’Amérique.

Le fantôme, dans L’incivilité des fantômes, c’est l’esclavagisme… et des vrais fantômes. C’est un roman que j’ai lu en anglais dès que je l’ai reçu et que j’ai de suite adoré, retrouvant en lui un plaisir naïf de lecture similaire à celui que j’avais ressenti, à l’adolescence, en découvrant la SF. Une vraie création de monde, des personnages forts et une rare capacité à métaphoriser notre monde dans le microcosme d’un vaisseau spatial. C’est aussi, accessoirement, une réécriture de Battlestar Galactica.

Mais là où Battelstar Galactica était la série des années Bush, ce premier roman, très remarqué aux EU, est le roman des années Obama et Trump. Pour celles et ceux qui suivent le travail des forges, ce texte résonnera pour vous avec Invasion de Luke Rhinehart (avec cette grande différence que Luke Rhinehart et Rivers Solomon, bien que tous deux Américains, viennent de mondes très différents !) ou avec Marie ou l’esclavagisme, de Gustave de Beaumont (qui reste peut-être un des textes les plus lucides et éclairants sur cette question aux États-Unis).

Le roman de Rivers Solomon reçoit actuellement un accueil enthousiaste de la presse française. Il est notamment dans la sélection des 40 titres préférés de la rédaction des Inrockuptibles. Le texte a été très remarqué, dans son pays natal, comme une contribution majeure à l’Afro-futurisme et à la SF. J’ai pu passer quelques jours avec Rivers lors de son passage à Paris et je vous le prédis : c’est une grande voix qui naît dans ce roman, une voix qui s’appuie sur l’immense travail accompli par ces fantastiques romancières qu’ont été Ursula K. Le Guin et Toni Morrison.

 

Pourquoi les fantômes ?

 

J’espère que ces romans vous plairont, vous instruiront, et vous rempliront le cœur d’enthousiasme (ne serait-ce qu’à l’idée que des voix nouvelles, chaque jour, naissent !).

Avant de vous quitter, j’aimerais partager avec vous mon espoir, en publiant ces romans, et en travaillant ce thème des fantômes. Trop souvent, notre vie collective consiste à désigner nos prochains ou nos lointains comme des ennemis, des symboles de ce que nous détestons. Nous maugréons contre ces personnes ou figures publiques, perdons de vue de parler des idées, et oublions que la sagesse consiste souvent à distinguer ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous. Ce qui dépend de nous, c’est de penser contre nous-mêmes, de penser à ce qui, en nous, prête nos forces à ce que nous détestons. Les fantômes, ce sont les symboles de cela : ce qui en nous, est une trace d’un mal passé, qui agit encore, et qu’il faut regarder avec lucidité.

Une nuance : ce sont là deux romans, un roman n’est pas un essai, chaque texte s’insère dans l’imaginaire de chaque lectrice ou chaque lecteur de manière variée. C’est la force du roman.

 

Scènes post-générique

 

Alexandra Koszelyk a reçu de nombreuses invitations en librairie. Si vous désirez la rencontrer, abonnez-vous à notre page Facebook, ici. Nous avons aussi une page Instagram (si si).

Venez célébrer avec nous cette rentrée d’automne à la faveur de la soirée de lancement du roman d’Alexandra Koszelyk (À crier dans les ruines), qui aura lieu le mardi 3 septembre, à 19h30, à la Librairie L’Attrape-cœurs (4 place Constantin Pecqueur, 75018 Paris). L’événement FB est ici (prévenez nous de votre venue, cela nous permettra de prévoir des agapes en conséquence…).

Je vous souhaite une belle rentrée, riche en belles lectures et vous donne rendez-vous dans quelques semaines pour… LE MOIS DE L’IMAGINAIRE (#teasing) !

 

David Meulemans