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Episodes 135 à 139 du « Journal d’un copiste » de François Szabowski

Suite de la publication en feuilleton du « Journal d’un copiste » de François Szabowski, dont les 180 premiers épisodes ont été édités par les Editions Aux forges de Vulcain sous le titre de « Les femmes n’aiment pas les hommes qui boivent ».

[Chaque lundi, retrouvez cinq nouveaux épisodes du Journal d’un copiste de François Szabowski, dont les 180 premiers épisodes sont rassemblés dans Les femmes n’aiment pas les hommes qui boivent, disponible ici.]

135. La poésie est le refuge de l’homme blessé

Clémence, le 31 au soir, est rentrée plus tard que prévu du travail et j’ai ouvert les bras en signe de surprise tandis qu’elle enlevait son manteau dans l’entrée, mais elle m’a dit qu’il y avait eu un pot au bureau et que Duclos, le responsable marketing, avait un peu forcé sur le mousseux et que dans un moment d’enthousiasme, entraîné par Berthier, il avait invité la plupart des collègues à passer le réveillon chez lui – tout un groupe d’amis avait décommandé à la dernière minute à cause d’un deuil, et il se retrouvait avec un stock de victuailles sur les bras dont il ne savait plus quoi faire. Clémence avait pensé que c’était une bonne occasion pour elle de faire plus ample connaissance avec le reste de l’équipe et avait accepté l’invitation, sans prendre la peine de me consulter. Elle m’a dit que tout serait offert et qu’il y aurait rien à payer, mais j’avoue que je n’étais pas rassuré, parce que ce collègue habitait dans un quartier plutôt huppé, du type de celui dans lequel les fillettes avaient dû s’installer avec Jean-Paul et je préférais ne pas prendre de risque inconsidéré. J’ai dit à Clémence que c’était un peu égoïste de sa part, car en tant qu’artiste j’allais certainement m’ennuyer là-bas au milieu de cols blancs où je ne connaissais personne, mais elle a répondu qu’il y aurait Agathe et nous nous sommes mis en route. J’ai été quelque peu étourdi au début, car c’était la première fois depuis six mois que je me retrouvais à nouveau en contact avec un milieu professionnel du type de celui du CIRMEP – mêmes regards, mêmes attitudes, mêmes postures, Clémence intriguait à la cuisine et je restais debout à côté du buffet, mon balai à la main, bercé par la musique dansante assourdissante qui régnait dans la pièce, à observer les gens autour de moi et j’avoue que tout cela était très troublant. Je me suis efforcé rapidement, à la faveur de ma position stratégique, de rentrer en contact avec les collègues de Clémence en faisant le tour des convives autour du buffet pour leur proposer des ramequins que je leur présentais des deux mains, mon balai sous le bras, mais malheureusement ces appartements parisiens laissent moins de marge de manœuvre dans les déplacements et, à force de me tourner dans un sens puis dans l’autre, j’ai rapidement perdu mes repères et me suis vu, d’un malencontreux mouvement de balai, ratiboiser tout un pan du buffet, projetant à terre tartines, petits fours et cacahouètes au milieu du verre brisé et des cris des femmes, soudain apeurées. Épouvanté, je me suis confondu en excuses et me suis efforcé de réparer moi-même les dommages occasionnés par l’exiguïté du logement, mais les hommes se précipitaient sans discernement autour de moi et mon balai a fait à nouveau des siennes, provoquant bousculades et jurons. On me traitait de tous les noms et je plaidais ma bonne foi mais le maître de maison, écarlate, a rapidement apaisé les choses, les dames du secrétariat se sont occupées de nettoyer et j’ai dû me réfugier à la cuisine où, pendant que Clémence, complètement indifférente à mon sort repartait au salon sautiller de chef de bureau en directeur de réseau, j’ai passé le reste de la soirée en banni, mis à l’écart, à converser très agréablement avec Agathe, resplendissante dans sa jupe courte, autour des thèmes de l’âme et de la poésie. Je me suis rapidement remis grâce à un fond de champagne des rebuffades dont j’avais été victime, Agathe aussi avait soif, j’ai appris à mieux la connaître et il semble évident que la lénifiante vie pantouflarde que lui impose son mari que j’ai trouvé par ailleurs un peu replet ne lui convient qu’à moitié, et qu’en secret son cœur s’ennuie. Nous étions plus au calme dans la cuisine, où les autres convives me laissaient en paix, et je lui ai parlé de mes poèmes inspirés par mes nombreux voyages dans les îles du Pacifique où règne l’amour et la liberté, elle m’a dit qu’elle n’y était jamais allée, je lui ai parlé des coraux et des récifs et je voyais à ses yeux constellés d’étoiles qu’elle avait elle aussi envie de me revoir. Son mari cependant restait sur le qui-vive, et il a fallu que je suggère à Clémence de lui demander de se joindre à elle dans la danse au moment où retentissait une chanson des Bee Gees pour réussir à obtenir d’Agathe son numéro de portable. À notre départ vers trois heures, Clémence était ivre morte, et alors que j’avais le visage rouge encore des affronts que ses collègues m’avaient fait subir, elle s’est endormie dans mes bras dès le trajet en métro, heureuse d’avoir passé un bon moment, considérablement intrigué, et oublié aussi le temps d’une soirée le poids des soucis qui pesait sur son cœur.

136. La flamme ne dure qu’un instant, le feu brûle toujours

La soirée du réveillon m’a laissé un goût amer dans la bouche, aussi je me suis levé tôt le lendemain, laissant Clémence cuver son vin affalée dans le lit bouche grande ouverte, et j’ai gagné mon réduit dans la pièce à côté, un bol de café fumant à la main, pour faire le point avec un peu plus de recul. J’ai peine à comprendre l’imbroglio dont j’ai été victime hier soir, et la façon dont j’ai été violemment rejeté, mis au ban de la communauté. Il est certain, je n’en doute pas un seul instant, que jamais au CIRMEP je n’aurais subi un tel traitement. Je m’étais attendu, légitimement, à plus de compréhension. Mais il semble que les temps aient changé, et que ne règne plus parmi les collègues de Clémence cette atmosphère d’équipe, soudée, que j’avais pu connaître au CIRMEP. C’est un fait, qu’hier, je ne me sentais pas à ma place parmi l’assemblée. J’étais comme un étranger, et c’est je l’avoue particulièrement blessant, pour moi qui ai passé tant d’années de ma vie à m’efforcer coûte que coûte de me faire une place dans le milieu de l’entreprise. Aurais-je fait fausse route, toutes ces années, en poursuivant vaille que vaille cette carrière de copiste ? Je ne le crois pas, car je continue, envers et contre tout, à me sentir copiste au plus profond de moi-même. Le fait est, tout simplement, et comme je le disais à l’instant, que le métier a été complètement dévasté par les coups de butoir du progrès technologique, et ne ressemble guère maintenant à ce qu’il était au moment où je suis entré sur le marché du travail. Les collègues de Clémence appartiennent à une autre famille d’esprit, à une autre race de travailleurs. Heureusement, j’ai réussi à trouver les ressources pour me réorienter professionnellement, et il semble bien que je doive persévérer dans cette nouvelle voie que j’ai choisie – l’écriture de romans – car je continue effectivement à penser que c’est là le métier qui a le plus conservé en lui l’esprit du copisme. Et le fait, d’ailleurs, que je m’entende apparemment mieux avec des gens comme Jules, ce jeune homme que j’ai rencontré l’autre jour dans le square, qu’avec les collègues de Clémence n’est sans doute pas un hasard.
Je sens bouillonner en moi de nouvelles forces, et il est bien clair que la rage du travail ne m’a pas quitté. Cela fait deux semaines maintenant que nous nous sommes installés à Paris, et je pense que la légitime période de transition que j’ai dû observer le temps de reprendre mes esprits n’a que trop duré. Il est temps que je me remette à l’ouvrage.
Je suis, je le répète, copiste au plus profond de moi-même. Copier me manque.
Dès aujourd’hui – ou peut-être demain, le temps de me remettre de ce réveillon lourd en excès –, je vais devoir entamer la rédaction d’un nouveau roman.

137. L’amour peut naître aussi en montagne

Revigoré moralement par les résolutions prises le premier janvier au réveil, j’ai passé la journée d’hier et celle d’aujourd’hui cloué à mon bureau, à plancher sur le nouveau roman que je veux écrire en vue d’accomplir en moi mon profond besoin de copisme, mais aussi également, bien entendu, d’augmenter mes gains. Je sais en effet, depuis ma conversation avec l’éditeur, que je n’ai pas là d’autre choix si je veux pouvoir gagner correctement ma vie, indépendamment de l’argent de poche que me donne Clémence en guise de dédommagement pour tous les sacrifices que j’ai consentis en vivant avec elle. J’ai commencé pour le moment à réfléchir au sujet. Il est certain que, pour moi, le problème de l’inspiration ne se pose pas, puisque, avec ma technique d’écriture inspirée du copisme, il suffit que je choisisse n’importe quel moment particulier que j’ai vécu dans ma vie et que je le décrive ensuite en détail, ainsi que j’ai fait pour mon premier roman, en racontant le jour où j’avais pris le train pour venir participer à un repas de famille dans la maison de mes parents. Je pourrais donc très bien raconter, par exemple – comme j’avais d’ailleurs pensé à le faire au moment du premier roman – le jour où nous étions allés cueillir des pommes dans le jardin avec ma mère et ma sœur, et comment je l’avais aidée ensuite à faire une tarte ; ou comment mon père un été avait cassé son vélo en allant à la poste et comment nous avions passé la journée entière du dimanche dans le garage à essayer de le réparer, etc., etc. Seulement, je crois qu’il faut aussi penser à l’aspect commercial, concret, c’est-à-dire à la nécessité pour moi de gagner le plus d’argent possible, en conquérant un lectorat massif et fidèle. J’ai donc choisi, pour cela, de m’orienter vers des sujets un peu plus enlevés, sortant de l’ordinaire, et après ces longues journées de travail intense j’en ai dégagé au moins deux : il y a tout d’abord cette formidable saison 1987-1988, où avec le club de football de mon village où je jouais stoppeur, nous étions parvenus jusqu’en seizièmes de finale du championnat départemental poussin, nous inclinant seulement aux tirs aux buts après un match nul 0-0 riche en rebondissements. Et, ensuite, il y a aussi cette après-midi dansante que les animateurs avaient organisée pour nous pendant une classe de neige dans les Vosges, où après avoir dansé avec Carine que j’aimais, je lui avais offert le lendemain un bracelet que j’avais trouvé dans un sac plastique au pied du téléphérique.
Ce sont là deux merveilleux projets auxquels j’ai hâte de m’atteler. Il est trop tard pour aujourd’hui cependant. Ces deux journées de réflexion mentale m’ont harassé, les canettes vides traînent par terre, et je fais en me déplaçant dans la pièce autant de bruit qu’une vache avec ses grelots. Il faut que je me repose, que je fasse un peu de ménage. Je m’y mettrai demain.

138. L’homme droit est dans la vie comme le lapin dans les phares d’une voiture

La journée d’aujourd’hui a été une journée noire, pleine de doutes et de remises en question. Je me suis attelé dès mon réveil à la rédaction de mon nouveau roman, et, après avoir tiré au sort à la pièce l’histoire du championnat départemental de football, j’ai ouvert une bière et je me suis installé face à mon cahier. Très rapidement, la salive s’est bloquée dans ma gorge, et j’ai eu beau m’acharner toute la matinée, après le déjeuner j’ai dû me rendre à l’évidence et me rabattre finalement sur l’autre histoire, celle de l’après-midi dansante dans les Vosges. En vain, car c’était bel et bien le même problème qui se posait à moi dans les deux cas : je ne me souvenais pas bien. En effet, la rédaction du premier roman ne m’avait posé aucun problème, parce que le repas de famille dont je parlais s’était déroulé à l’âge adulte, alors que j’avais 24 ou 25 ans. Or, les deux histoires que je me proposais de raconter pour le second roman remontent, elles, beaucoup plus loin en arrière, à l’époque de mes 9-10 ans, et – j’ai été atterré de le constater – ma mémoire me faisait défaut. J’ai réalisé, au fur et à mesure que je me mettais à écrire, qu’en définitive le souvenir que j’avais de ces événements était beaucoup plus flou que ce que je pensais, et parsemé qui plus est de sombres taches d’oubli. Quels étaient les noms exacts des équipes que nous avions affrontées ? Quels avaient été les scores des rencontres ? Qui avait marqué ? Comment ? Je ne me souvenais pas de tout. Et le problème était le même pour l’autre histoire : sur quelles musiques exactement nous avait-on fait danser ? Quel était le prénom de l’animateur ? La couleur du pull de Carine le jour où je lui avais donné le bracelet trouvé dans le sac plastique au pied du téléphérique ? Je ne savais plus, et je me suis retrouvé dans l’impasse. Comment faire ? Je ne pouvais pas contacter tous les protagonistes de l’histoire pour qu’ils complètent mes souvenirs ! Devais-je inventer ? Il n’en était pas question évidemment, et j’ai dû hausser la voix, plein de colère, quand Clémence, alertée, a voulu me convaincre de prendre des libertés avec la réalité, en me disant que la mémoire authentique n’existait pas et que toute mémoire était forcément reconstruction, etc. J’ai coupé court en frappant du plat de la main sur la table, puis j’ai dressé le doigt et je lui ai répondu qu’elle n’avait pas intérêt à remettre ça sur le tapis en essayant de me dominer intellectuellement avec des grandes phrases, et que ce n’était pas des pensées de philosophe qui allaient me faire changer d’avis. Je ne transigerais pas, je ne transigerais jamais : je n’étais pas un menteur et il était hors de question que quoi que ce soit dans mes livres ne soit pas authentique et VRAI. Je me suis arrêté une seconde car j’étais écarlate et la sueur me coulait dans les yeux, Clémence a baissé la tête, réprimant un sourire, puis m’a dit d’une voix douce que si j’étais fatigué, elle pouvait aussi très bien commander une pizza, comme ça je ne serais pas obligé de cuisiner. J’ai pris un long moment pour reprendre mon souffle, affalé dans mon fauteuil, puis j’ai hoché la tête et je lui ai dit, les yeux baissés, que j’étais d’accord pour la pizza.

139. L’amour est une épuisante grimace qui se termine dans un bâillement

Les calamités s’abattent sur moi les unes à la suite des autres. Alors que j’étais encore en train de me débattre, recroquevillé dans la baignoire pour faciliter la réflexion, avec les problèmes éthiques qui se posent à moi autour de l’écriture de mon nouveau roman, Clémence est venue me voir à la fin de son travail, et, s’asseyant sur le rebord, m’a dit qu’elle était très heureuse que je crée, mais que la situation avait beaucoup évolué pour elle et qu’elle aurait aimé parler avec moi des nouvelles conditions dans lesquelles nous étions désormais amenés à vivre elle et moi. Je lui ai demandé, inquiet, si elle avait l’intention de me couper les vivres, sous prétexte sans doute qu’elle gagnait maintenant deux fois plus d’argent, elle a eu un sourire peiné et m’a répondu que ce n’était pas ça, mais que cela avait bien à voir avec le fait qu’elle gagnait deux fois plus d’argent. J’ai froncé les sourcils et je lui ai demandé, tremblant, de cesser de me torturer et d’aller au cœur du problème. Elle a pris son inspiration, et, en me montrant à ses pieds devant la baignoire les canettes qui s’amoncelaient au milieu des épluchures de saucisson et des paquets éventrés de cacahouètes, puis, plus loin, en tendant le bras, mon manteau qui gisait dans l’entrée au milieu des sacs poubelles, et, enfin, en désignant d’un geste plus général l’ensemble de l’appartement, elle m’a dit que, jusqu’à notre arrivée à Paris, notre vie commune s’était déroulée dans une période où elle était au chômage, et que c’était très volontiers, ayant du temps libre, qu’elle s’était alors occupée des charges domestiques que représentaient le ménage, la cuisine, et l’entretien général du lieu de vie, et ce afin de ne pas contrarier mes recherches d’emploi auxquelles je consacrais beaucoup de temps et d’énergie. Mais maintenant, elle travaillait près de 50 heures par semaine et elle n’avait malheureusement plus le temps, ni la force, elle me l’avouait, de préparer à manger, faire la vaisselle et nettoyer l’appartement tous les soirs, après sa journée de travail. Elle pouvait s’en acquitter le week-end, si je voulais, mais, pour ce qui était de la semaine courante, elle aurait été très, très heureuse si j’avais pu participer moi aussi à ces tâches, dans les rares plages de temps libre que me laissait ma pratique intensive de l’écriture. Le néon de la salle de bains vrombissait, j’ai laissé passer un silence, puis je me suis levé dignement et, en sortant de la baignoire, je lui ai dit, les larmes aux yeux, que j’étais prêt, puisqu’elle me le demandait en arguant de sa supériorité financière, à faire la bonniche dans son appartement, mais qu’il fallait qu’elle ait conscience qu’en m’imposant cela, elle nuisait nécessairement – et donc sciemment – au développement de mon activité artistique qui malheureusement ne se pratiquait pas à des horaires de bureau mais au gré des mouvements de l’âme. Elle s’est mise à protester mais je l’ai interrompue d’une simple main tendue, les yeux fermés, et je lui ai assuré qu’il ne servait à rien d’insister et que je me plierais – une fois de plus – à sa décision unilatérale. Elle a eu un sourire triste et je suis parti aussitôt dans mon bureau, intérieurement désemparé par la tournure que prenait notre vie de couple.

RAPPEL DES ÉPISODES PRÉCÉDENTS (130-139) :

LA VIE À PARIS EST DANGEREUSE, MAIS JE FAIS L’ACQUISITION DE PLUSIEURS ARMES ET FINIS PAR ME FAIRE RESPECTER DANS LE QUARTIER. JE RÉUSSIS DONC, PEU À PEU, À M’ADAPTER. IL EST TEMPS MAINTENANT QUE JE ME REMETTE AU TRAVAIL, ET J’ENTAME LA RÉDACTION D’UN NOUVEAU ROMAN QUI S’ANNONCE PASSIONNANT. LES CALAMITÉS, MALHEUREUSEMENT, S’ABATTENT SUR MOI. JE RENCONTRE EFFECTIVEMENT DES DIFFICULTÉS TECHNIQUES INATTENDUES DANS LA RÉDACTION DU ROMAN, LIÉES À L’UTILISATION DE MON CERVEAU AINSI QU’À DES CONSIDÉRATIONS PUREMENT ÉTHIQUES. EN OUTRE, JE N’AI PRESQUE PLUS LE TEMPS D’ÉCRIRE, CAR CLÉMENCE, SOUS PRÉTEXTE QU’ELLE TRAVAILLE DÉSORMAIS 50 HEURES PAR SEMAINE, ME FORCE MAINTENANT À PARTICIPER QUOTIDIENNEMENT AUX TÂCHES DOMESTIQUES TELLES QUE MÉNAGE, CUISINE, ETC., COURT-CIRCUITANT AINSI LE CYCLE NATUREL DE L’INSPIRATION PROPRE AU TRAVAIL ARTISTIQUE, QUI EST UNE LIGNE CONTINUE QUE RIEN NE DOIT POUVOIR INTERROMPRE. MON ACTIVITÉ D’ARTISTE EST DONC MISE À MAL. C’EST UNE PÉRIODE DE CRISE, DE REMISES EN QUESTION, DE CHAMBOULEMENTS. C’EST DUR.

A SUIVRE…