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La presse en parle

L'Histoire de ma vie

De Henry Darger

Collection : Hors collection

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« Une violence sourde couve sous les traits de cet affable vieillard qui vivait ses fantasmes en ermite coupé du monde. » (Martin-Pierre Baudry)

« On peut dire que Darger ne cessa de faire fructifier sa discrétion et que cette obstination à disparaître de l’espace public contribua à exalter le monde colossal de son intériorité.  » (la suite, ici)

« Enfin, et sans doute le plus important, Darger est terriblement porté sur le monumental et les catastrophes : tempêtes, cyclones, incendies ravageurs, name it ! Il note tout dans son petit calepin et s’attache, plus que de raison, à en décrire les effets – ou les causes, quand il en est à l’origine. Cette propension à l’épique saute aux yeux dans la fiction qu’il a écrite ou les dessins créés (des mètres carrés parfois). Son univers mental était infiniment plus grand que celui du quidam de l’époque. » (Quand le Tigre Lit)

AFDV - DARGER - Cassandre

 

« On sort de ce livre, comme notre regard de ces dessins, à la fois hébété, touché, ébahi, gêné, ébloui, et Darger garde toute son étrangeté et son énigme. » (Estelle Vilcot, Cassandre, automne 2014)

AFDV - DARGER - KABOOM

« Le mystère Darger demeure entier et quarante ans après sa mort, une violence sourde couve toujours sous les traits de cet affable vieillard qui vivait ses fantasmes en ermite solitaire coupé du monde. » (Pierre-Martin Baudry, Kaboom, novembre 2014-janvier 2015).

« en retournant la dernière page, toutefois, outre la conviction que Darger était un grand artiste pictural (cela ne laisse aucun doute à en juger par les quelques reproductions qui émaillent cette édition), demeure, voire se retrouve renforcée, la curiosité de découvrir son œuvre de fiction… »

« Le récit n’est pas linéaire, il semble que le peintre ait couché sur le papier les mots comme ils lui venaient, ne s’interdisant aucun aller-retour dans le temps ou l’espace, s’excusant de ne pas se rappeler un fait ou un autre et d’avoir probablement à revenir dessus dans la suite du récit car enfin et très logiquement n’est-ce pas, ce qui doit être couché sur le papier doit l’être à un moment ou à un autre. Quel plus simple et beau moyen d’exprimer un souvenir qui ne peut encore être dit tout autant que l’urgence à le dire ? Henry Darger est ainsi régulièrement bluffant… »

Les cauchemars de l’Amérique: Xavier Mauméjean vous parle de l’exposition Henry Darger au Musée d’art moderne de la Ville de Paris.

 » Un univers créé pour combattre de vieux démons ? On ne saura sans doute jamais ce que ce mystique surdoué avait dans la tête à part bien plus d’imagination que la moyenne ! Alors Darger or not Darger ? Moi, je dis oui ! »

« Henry Darger est un saint. Il est investi d’une mission, d’une morale supérieure à celle des adultes, car tout le mal vient des adultes. » Xavier Mauméjean (France Culture, Mauvais Genre)

« Dans une langue simple mais soignée, Darger raconte son enfance à Chicago, son adolescence en maison de redressement, sa passion pour la météo – et les tempêtes, et les incendies. Son irrépressible caractère colérique. Son penchant pour la pyromanie, ou pas. Le texte baigne dans un flou fascinant : Darger pose des affirmations qu’il contredit quelques lignes, quelques pages plus loin. Le voilà tantôt auteur d’un incendie, mais il trouve ensuite les preuves l’exonérant ; il se déclare habité par la colère et la rancune, mais n’a jamais haï personne. » (Erwan Perchoc – la suite, ici)

Katia Schneller, directrice de la collection « Arts » aux Éditions Aux forges de Vulcain  et chercheur associée au CERCC, s’entretient avec la  journaliste Maïa Morgensztern pour parler de l’artiste et de cette nouvelle publication (podcast de French Radio London).

« On le sent animé d’un profond sentiment d’injustice et d’une peur d’autrui qui abreuve son œuvre peuplée d’enfants martyrisés par les adultes sur fond de grandes flammes brûlantes. Et l’on touche du doigt l’univers abyssal, véritable monde parallèle imaginé par Henry Darger et qui, dans ses écrits comme dans ses peintures, semble contaminer notre réalité jusqu’à la faire dérailler. » (L’Accoudoir)

« Tout autant écrivain que peintre, il échappe au classement des galeristes et éditeurs. Authentique liberté du créateur reclus. » (Xavier Mauméjean)

« Les 150 premières pages de l’immense autobiographie de l’artiste Henry Darger : «L’Histoire de ma vie», parues aux éditions Aux forges de Vulcain début mai 2014, sont sans doute la meilleure introduction pour découvrir l’artiste. […] sa création n’a rien de tragique ! Au contraire elle est animée par une sorte de joie salutaire et bienfaisante ! Il suffit de lire quelques lignes de cette autobiographie pour retrouver le même rire que celui éprouvé à la lecture de Beckett, Céline, ou Kafka. Darger, et ses petites filles appartiennent sans aucun doute à ces figures indomptables que le même Deleuze reconnaissait chez ces écrivains de prédilection : « indomptables par leur insistance, par leur présence, au moment même où ils représentent l’horrible, la mutilation, la prothèse, la chute ou le raté. Ils ont donné à la vie un nouveau pouvoir de rire extrêmement direct. » » (la suite, ici)

 

Henry Darger, ‘L’Histoire de ma vie’ – Autobiographie d’un artiste aliéné

Par Elsa Pereira avec Emmanuel Chirache, Yves Czerczuk, Mikaël Demets et Nicolas Hecht. Lundi 7 juillet 2014

Lorsque ce petit employé sans envergure meurt en 1973, ses logeurs trouvent dans sa chambre une œuvre colossale : des centaines de toiles, ainsi que trois textes monumentaux – deux romans de 8 000 et 10 000 pages, et une autobiographie, ‘L’Histoire de ma vie’, de 5 084 pages précisément. Depuis, le nom d’Henry Darger est devenu le symbole de ce que l’on appelle, avec une certaine condescendance, « art brut » ou « art outsider », pour caractériser en gros un type qui ne s’est jamais pensé comme un artiste. Affranchi de tous les codes et de tous les genres, il a fomenté une œuvre visionnaire, entre la peinture de Bosch, l’imagination de Peter Pan, les comics de Superman et ‘Le Magicien d’Oz’ (pour schématiser grossièrement). En ce moment à Paris, vous pouvez voir certaines de ses toiles dans l’exposition ‘Le Mur’ à la Maison Rouge ou à ‘Raw Vision’ à la Halle Saint-Pierre.

Plutôt que de traduire les 5 084 pages de son autobiographie, les éditions Aux forges de Vulcain ont donc choisi 150 pages de cette ‘Histoire de ma vie’, dans lesquelles Darger évoque surtout sa jeunesse, y ajoutant quelques belles illustrations. Et ce qui frappe tout de suite, c’est ce style froidement descriptif qui impose sa monotonie au point de devenir hypnotique. Darger enchaîne les courts paragraphes, sans découper son texte ni en penser la construction. Pêle-mêle, il nous raconte son père, sa scolarité, son internement à l’asile, ses divers emplois dans le service d’entretien d’hôpitaux. Derrière le détachement avec lequel il énonce ces faits bruts, perce toute l’étrangeté d’un gamin fasciné par le feu et la météo qui, malgré tous ses efforts, n’arrive pas à paraître aussi normal qu’il le voudrait.

Pourtant si prompt à nous abreuver de détails dispensables, Darger ne nous explique pas tout. Il ne nous dit pas pourquoi ses camarades de classe le considèrent comme fou – d’après lui, à cause de la « façon étrange que j’avais de bouger ma main gauche, comme si je pensais que la neige tombait ». Il revient souvent sur la violence épidermique qui semble le traverser, mais ne cherche jamais à l’expliquer et ne livre jamais de précision. On le sent animé d’un profond sentiment d’injustice et d’une peur d’autrui qui abreuve son œuvre peuplée d’enfants martyrisés par les adultes sur fond de grandes flammes brûlantes. Et l’on touche du doigt l’univers abyssal imaginé par Henry Darger qui semble contaminer notre réalité jusqu’à la faire dérailler.

Elizabeth Legros Chapuis chronique  L’Histoire de ma vie pour l’association pour l’Autobiographie. (18 juillet 2014)

Attention : il faut cliquer à droite de la page, sur le bouton « lire » correspondant à l’article sur L’Histoire de ma vie.

« La lecture de ce récit s’avère très déconcertante, avec ses incohérences, ses bizarreries. Le livre pose plus de questions qu’il ne donne de réponses et suggère bien des mystères… Des pans entiers de l’existence de l’auteur sont ignorés. Sa dernière phrase, très représentative : « Il y a une chose vraiment très importante que je dois écrire ici et que j’ai oubliée. »

« La traduction précise d’Anne-Sylvie Homassel, qui épouse jusqu’aux maladresses syntaxiques de l’auteur, est un sismographe fidèle de sa psyché, et constitue une porte d’entrée idéale dans l’œuvre qu’elle invite à parcourir, sans rien lever de son mystère. » (Chronic’Art, août 2014)

« Tout à fait ailleurs, Darger est un étrange créateur qui appartient à cette classe d’artistes doués pour l’échappée, moins pour la vie sociale, dont les œuvres écrites soulèvent mille interrogations et suggèrent mille envoûtements. » (Le Préfet maritime, août 2014)

« […] le document a quelque chose de poignant, non sans donner au lecteur une furieuse envie d’en savoir plus sur les dizaines de milliers de pages fantastiques que Darger illustra de toiles, collages et dessins, dans une profusion difficilement imaginable, longtemps restés secrets. Alors qu’il est aujourd’hui considéré comme un des plus grands artistes naïfs du XXème siècle.  » (Thierry Ginhut, Le Matricule des Anges, été 2014, repris sur son blog)

 » Le lecteur est sans cesse ballotté entre le passé et le futur, le récit peut sembler fouillis alors qu’il ne l’est pas, bien au contraire. Effectivement, je l’ai trouvé franc et direct, un vrai régal. » (La suite, ici)