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Le mot des artistes – Hector Olguin 1

Une oeuvre du photographe Hector Olguin illustre la couverture du roman de François Szabowski, « Les majorettes, elles, savent parler d’amour ». Hector Olguin nous en dit davantage sur son travail.

Une oeuvre du photographe Hector Olguin illustre la couverture du roman de François Szabowski, Les majorettes, elles, savent parler d’amour. Hector Olguin nous en dit davantage sur son travail.

Le roman Les majorettes, elles, savent parler d’amour de François Szabowski, a une page spécifique,ici.

le mot de l’artiste

Hector Olguin : « Mon travail aborde le thème de l’autoreprésentation et consiste à créer et à mettre en scène un ensemble de personnages qui suggèrent des aspects variés de ma personnalité où le réel et la fiction fusionnent.

Mes séries sont ambiguës. Mes photographies séduisent grâce à la puissance des couleurs et à la délicatesse de mes personnages, qui sont excentriques et caricaturaux. Elles interrogent aussi en raison des
contraintes gestuelles que j’impose à mes modèles. Cette dualité peut être légèrement perturbante mais demeure positive dans la mesure où elle interpelle le spectateur sur lui-même.

Tous mes travaux (Interzone, Ni pour ni contre, Le Poisson Doré) se situent dans la même lignée : l’esthétique du corps en mouvement s’impose comme marque de fabrique.

Mon travail se présente comme une « chorégraphie visuelle ». Mes photos parlent du corps en mouvement, de la richesse de cet état « gazeux » de l’interprète, que seule l’image fixe nous permet d’apprécier.

Le travail que je développe est une invitation faite au spectateur à partager mon expérience d’« observateur du sujet », bien que, ce faisant, je devienne « créateur du sujet ».

Devant ces photos, l’oeil est naturellement attiré par le point statique, la référence en clair ; ce point nous emmène vers la performance en tant que telle. Et cette vision débouche finalement sur le vide, sur un espace en marge : c’est l’espace de liberté du modèle et l’espace étranger que le spectateur doit affronter. »

le mot de l’éditeur

David Meulemans : « Les forges avaient déjà publié quatre premiers romans quand nous avons reçu le manuscrit original de François [Szabowski], Les majorettes, elles, savent parler d’amour. A la première lecture, l’ouvrage m’a particulièrement impressionné car j’y trouvais l’écho d’un aspect de Dostoïevski que les Français négligent, son sens de l’humour. En effet, dans l’intrigue resserrée des Majorettes…, il me semblait retrouver la folie qui fait du Bourg de Stépantchikovo un des meilleurs Dostoïevski – et un des moins connus des lecteurs français, car il s’inscrit mal dans leur vision d’un Dostoïevski grave et songeur.

C’est François Szabowski qui suggéra de demander à Hector Olguin de prêter une photographie pour illustrer la couverture de son premier roman. François avait vu une exposition d’Hector et je crois que cette image lui plaisait. Mon premier souci, quand il s’agit d’illustrer un titre de cette collection est de demander une illustration à un auteur contemporain.

Non seulement Hector était notre contemporain, mais, en outre, la photo proposée par François illustrait à merveille ce récit, d’une scène familière (un repas de famille) auquel une adolescente se refusait de prendre part et qui, en conséquence, devenait le révélateur des vices, sottises et vanités de chacun.

La photographie d’Hector Olguin, montrant une jeune femme assise, au visage masqué, le corps comme aspiré par un tourbillon, un flou calculé, me semblait être le portrait, tantôt de l’adolescente, tantôt de la normalité familiale que l’adolescente avait fait exploser.

Enfin, illustrer le récit d’une révélation par une photographie me sembla particulièrement judicieux (je rends ici hommage à l’idée de François Szabowski) dans la mesure où Les majorettes, elles, savent parler d’amour, est le récit d’une révélation, d’un dévoilement – comme une photographie, qui, en saisissant le réel apparent, saisit finalement toujours quelque chose d’autre. »

compléments de programme

Si vous voulez en savoir davantage sur le travail d’Hector Olguin, les forges vous suggèrent de jeter un coup d’oeil :